Il faut plus qu’un alpha pour mettre à genoux une oméga.
Claire s’est juré de renoncer aux alphas. Mais lorsque son enquête sur le meurtre d’une amie la place dans le viseur, non pas d’un, mais de trois d’entre eux, sa détermination est mise à l’épreuve. Même si elle désire ardemment leur contact, elle refuse de ressentir quoi que ce soit pour eux. Ils peuvent avoir son corps, mais pas son cœur : elle le protègera coûte que coûte.
Bryce, Joshua et Kaidan ne veulent pas d’une oméga, mais c’est difficile de résister à cette femme mystère qui s’est introduite dans leur bureau. Son odeur, ses courbes et sa saveur les attirent, mais son corps ne leur suffira pas. Il faudra qu’ils entrent tous les trois dans le jeu de l’oméga pour la convaincre de leur donner une chance.
Au cours de l’exploration de leur relation complexe, l’enquête de Claire à la recherche de l’alpha assassin les met tous en danger. Pourront-ils s’unir devant la menace ou leurs secrets et leurs peurs détruiront-elles tout ce qu’ils ont trouvé ?
General Release Date: 6th December 2023
Claire n’était jamais entrée par effraction nulle part et commencer par le bureau de trois alphas devait compter parmi les pires de ses idées.
Elle avait senti beaucoup d’alphas au fil des ans, et l’odeur déclenchait toujours des instincts contraires d’excitation et de peur. C’était pourtant ça, le destin d’une oméga : désirer ce qui les détruisait, vouloir ce qui les mettait le plus en danger. Chaque alpha qu’elle avait rencontré lui avait donné envie de se mettre à genoux, mais de s’enfuir en même temps. Elle restait à distance, utilisait de l’huile de lavande pour diffuser leur odeur – n’importe quoi pour affaiblir la réaction –, mais leur parfum l’imprégnait quand même.
Si elle pouvait être ailleurs, à faire autre chose, elle se serait enfuie au plus vite. Il suffirait d’un seul alpha pour tout anéantir, alors l’odeur de plusieurs lui montait vraiment à la tête.
Malgré tout, elle n’avait pas le choix. Elle ne pouvait pas fuir.
Ce dont elle avait besoin était sûrement quelque part sous clé dans ce bureau et elle était à court d’options. Même après avoir tout ressassé une centaine de fois, c’était toujours la même conclusion qui se présentait : les informations étaient là.
Claire ouvrit un autre tiroir du bureau et poussa des papiers pour chercher des notes, un calendrier, n’importe quoi. Les fichiers sur l’ordinateur pourraient lui dire ce qu’il lui fallait s’ils n’étaient pas protégés par un mot de passe. Elle ne pouvait pas s’y infiltrer, sachant que le simple fait d’allumer son ordinateur était parfois une épreuve.
Elle n’avait pas besoin de grand-chose, juste d’un nom : un indice sur la personne qu’elle cherchait.
Encore un tiroir fouillé, mais toujours rien.
Claire ressentit une douleur au ventre qui lui fit fermer les yeux et la força à respirer en serrant les dents. Sa peau devint chaude et son haut se colla à son dos avec la sueur qui lui coulait entre les omoplates.
Qu’est-ce qui lui prenait ? Cela lui rappelait le début des chaleurs, mais elle en aurait reconnu les signes bien avant. Les chaleurs n’arrivaient pas comme ça. Elle se serait sentie agitée, sans appétit, elle aurait eu envie de commencer la nidification. Elle aurait eu des symptômes plusieurs semaines à l’avance indiquant que cela approchait, ce qui lui aurait donné le temps d’augmenter ses doses de médicaments pour l’éviter. Elle n’avait pas atteint l’âge de trente ans en tant qu’oméga sans reconnaître les signes de chaleurs.
C’était après avoir reniflé un chiffon en fouillant la maison de Jackie que cette sensation avait commencé. Elle avait senti quelque chose qu’elle ne pouvait pas remettre. De fortes phéromones, certes, mais pas d’un alpha, pas exactement. Le seul message que son cerveau lui avait transmis était que quelque chose n’allait pas avec cette odeur.
Enfin, cela n’avait pas d’importance là, tout de suite. Quelle que soit la cause de la douleur qu’elle ressentait dans son ventre et qui lui donnait des sueurs, elle n’avait d’autre choix que de l’ignorer. Elle devait se concentrer, finir de fouiller et sortir.
La pièce entière empestait l’alpha. Trois d’entre eux passaient du temps dans cet endroit et elle pouvait discerner l’odeur de chacun. Elle voulut fermer les yeux et inspirer profondément pour se remplir les poumons de ce parfum et le laisser s’infiltrer en elle. Ou même aller jusqu’à se vautrer dans le canapé et enfouir son nez dans les coussins. Dès que l’idée lui vint, elle se réprimanda. S’ils revenaient et trouvaient quelqu’un dans leur espace, qui plus est, en train de fouiller dans leurs affaires… Claire n’avait aucune envie de voir ce qu’ils feraient.
Les alphas n’étaient pas réputés pour leur merveilleux caractère ni pour leur indulgence. Ils étaient plus du genre territorial, hargneux et possessif. Claire n’avait vraiment pas besoin d’être arrêtée et de risquer des tests qui pourraient dévoiler ce qu’elle était.
La vie d’oméga n’avait jamais rien de facile, mais être marquée ? Devoir fuir à nouveau ? Essayer de refaire sa vie, changer d’identité, en supposant que personne ne la dénonce avant ? Non, elle ne pouvait pas risquer de perdre tout ce qu’elle avait bâti.
Elle sortit son kit de crochetage de la poche de son treillis et prit le crochet et l’outil de tension qui lui servaient d’entraînement depuis des mois. Elle avait adopté ce passe-temps pour avoir les mains prises quand elle était anxieuse, mais apparemment, elle allait devoir mettre ses compétences à profit. Elle manipula les outils jusqu’à ce que la serrure de l’armoire émette le cliquetis signalant son ouverture.
Claire feuilleta les fichiers pour trouver la date qu’il lui fallait, mais rien n’était classé par date, seulement par nom. Et d’ailleurs, les documents comportaient la liste des réceptionnistes, les reçus de frais professionnels, mais rien sur les clients.
Elle ferma l’armoire d’un coup, agacée, provoquant un bruit d’impact métallique. Que pouvait-elle bien encore fouiller ? Où pouvait-elle trouver des informations sur les clients et les programmes d’installation ?
Il y eut un raclement de gorge derrière elle. Claire se tourna. S’était-elle fait prendre ? Pouvait-elle inventer une histoire pour se sortir de la situation ? Là, devant elle, se trouvait son pire cauchemar. Trois hommes imposants se tenaient entre elle et l’unique issue.
Non, pas de simples hommes. Elle sentit l’odeur et son ventre se contracta, sa tête se mit à tourner, et trois faits devinrent alors évidents.
Premièrement, ces trois hommes étaient des alphas.
Deuxièmement, c’étaient les alphas qui passaient tout leur temps dans cette pièce.
Et troisièmement, le pire, Claire était sans aucun doute en chaleur.